L'histoire de l'Union des Femmes de Nyon

 

En 1905 Mme  Kate Jomini-Fordham crée l'Union des Femmes de Nyon, forte de 26 membres. Dans le canton de Vaud existaient déjà l'Union des Femmes de Lausanne créée en 1896, Vevey en 1903, Morges en 1904 et Château-d'Oex en 1905 (toutes trois disparues).

 

Photo: Kate Jomini-Fordham, photo Louis Kunz, collection du Château de Nyon


Dès sa fondation, l’Union se préoccupe de questions sociales et éducatives. En 1906, elle fonde un bureau d’adresses pour venir en aide aux femmes qui cherchent du travail. Il fonctionnera jusqu’en 1917.

1906, Fête cantonale de tir à Nyon. L’Union organise un dortoir pour permettre au personnel féminin de cet évènement de travailler dans de bonnes conditions.

En 1906 également, l'UFN crée l'œuvre des layettes et porte assistance aux femmes en couche. Pendant des décennies, les membres se réunissent un après-midi par semaine, notamment au Tea-room Jaquier, et tricotent de concert tout en écoutant des conférenciers. Le service “Layette” perdure jusqu’à ce jour.


En 1909, l'Union obtient de la Municipalité la création d'une classe ménagère, la première du canton.

En 1911, l'Union obtient de la Municipalité, qu’une classe enfantine, semblable à celle des garçons, soit ouverte pour accueillir les petites filles.

La guerre de 1914-18 voit l’Union déployer une intense activité : soirées de couture pour la Croix-Rouge, secours aux soldats suisses, aux soldats malades à Leysin, aux enfants, aux familles. Envoi de paquets de Noël aux soldats et de denrées aux Suisses nécessiteux à l’étranger.

Deux activités fondées par l’Union des Femmes de Nyon pendant ce premier quart de siècle deviennent indépendantes:

  • la Ligue vaudoise contre la tuberculose et
  • le Groupe suffragiste. Ce groupe, devenu mixte, quitte la maison mère. Il faut cependant attendre 1959 pour que les femmes aient le droit de vote et l’éligibilité dans le canton de Vaud, le premier de Suisse. Cinq membres de l'Union font partie du premier Conseil communal de Nyon en 1962, dont la présidente, Mme Georgette Reymond et Mme Simone Savary qui fut longtemps la responsable du Troc.

Dans les années’30, les réunions ont lieu à l'Hôtel des Alpes où des conférences et soirées familières sont organisées une fois par mois.

En 1937, la crise continue de se faire sentir et la Municipalité demande à l'Union des Femmes de Nyon d'organiser les soupes populaires. 18'245 litres de soupe sont distribués pendant 2 ans à 74 familles et à 2'950 passants, ainsi que du pain et du fromage.


De 1939 à 1945, la deuxième guerre mondiale fait rage avec son cortège de détresse et de misère. Les associations féminines sont très sollicitées. Il faut tailler, coudre, raccommoder et tricoter. Tous les mercredis soirs sont consacrés à la couture dans le local de la lessive de guerre mis à la disposition de l’Union.

 

Photo: Affiche Chœur des dames de Nyon, Collections du Château de Nyon

 


Dès 1940, l'obscurcissement ne permet plus que de rares réunions. Le travail se fait à la maison. Le tricotage des chaussettes s'intensifie (près de 1'000 paires en tout). 

 

Photo: Le travail dans l'usine d'allumettes Diamond dans les années 1940, Archives communales de Nyon

 


En 1941, l'Union participe à l'organisation de l’aide à la campagne pour tout le district. Pendant toute la guerre, un travail extraordinaire est effectué par les membres de la société, travail dans l'ombre qui force l’admiration.

 

La présidence de l’Union est assurée par la Dr. Alice Sauvin-Thury. En mai 2025, la municipalité de Nyon lui rend hommage, en lui dédiant une place au centre ville.

 

Photo: Alice Sauvin et son mari, 1950, archives familiales 


1954 marque pour Nyon la réalisation d'une œuvre nouvelle, celle de l'Aide familiale, fruit d'une longue enquête initiée et conduite par la vice-présidente de l’Union, Mme Georgette Reymond. Le service est prêt à démarrer au moment où une motion du parti socialiste traitant du même sujet est présentée à la Municipalité. L'Union des Femmes décide de collaborer: c'est ainsi que nait à Nyon ce service dont les bienfaits sont inappréciables.

 

Photo: Livre d’or de l’UFN

    Etat-major:
    Janine Germain, Isabelle Khanarian, Simone Savary
    Georgette Reymond, présidente
    Nelly Daglia, Olga Hude, Marthe Perrelen


En décembre 1964, l’Union ouvre un après-midi par semaine une garderie d'enfants, afin de permettre aux mamans de faire leurs achats de Noël en toute quiétude. Cette garderie, proposée en novembre et décembre, fonctionnera pendant de nombreuses années.


 

Créé en 1966 par Mme Isabelle Khanarian, le “Troc Amical” pour enfants et adolescents connaît un très grand succès. Jusqu’à ce jour, tous les jeudis après-midi, de 14h00-18h00, hormis pendant les vacances scolaires, une douzaine de bénévoles s'activent dans les locaux situés Rue Saint Jean 1, dans une ambiance très sympathique et chaleureuse. Elles proposent également en location du matériel pour bébés sous la dénomination « Layette » créée en 1906, comme on l'a vu précédemment.

 

Photo: Le Troc, Livre d’or de l’UFN


Au cours de son existence, sans qu'il soit possible de les énumérer toutes, l’Union a déployé de nombreuses activités, dans le domaine social: attribution de prix récompensant les meilleures élèves de l'Ecole ménagère ou les meilleures compositions antialcooliques, visites dans les prisons, notamment à Rolle, à la maison de retraite de Bellevue à Begnins, cours ménagers très fréquentés, participation de façon tangible aux ventes organisées en faveur de Lavigny et de Gai Réveil, récolte de livres pour Bel Automne, etc. La liste est loin d'être exhaustive. Ces activités sont réalisées avec beaucoup d'enthousiasme et de détermination, avec un seul but : « Aider son prochain ».

 

Photo: Nelly Moser et Georgette Hans, changement de présidentes


En plus des activités sociales, l'Union tient à la mission culturelle qu'elle s'est assignée en organisant chaque mois des évènements, telles des conférences diverses, des visites guidées de musées ou de sites connus en Suisse ou France voisine. Ces activités ont pour but de favoriser les échanges entre personnes d'horizons différents, de promouvoir la solidarité entre les membres de l'Union et de nourrir leur curiosité intellectuelle.


Forte aujourd'hui de 160 membres, cette association féminine qui fête ses 120 ans en 2025, souhaite mieux connaître son histoire, mais aussi valoriser et visibiliser l'intense activité du comité durant le 20e siècle. Jusqu'à présent, aucune recherche scientifique n'a été effectuée ni publiée sur l'histoire de l'UFN. Il nous semble grand temps de combler cette lacune au vu de l'intérêt actuel très perceptible dans les médias aussi bien que dans les recherches universitaires concernant les thématiques féminines et questions de genre.